La
quatrième de couverture.
"Le
fantôme de l'Opéra a existé. J'avais été frappé dès l'abord
que je commençai à compulser les archives de l'Académie nationale
de musique par la coïncidence surprenante des phénomènes attribués
au fantôme et du plus mystérieux, du plus fantastique des drames,
et je devais bientôt être conduit à cette idée que l'on pourrait
peut-être rationnellement expliquer celui-ci par celui-là."
Avec
l'art de l'intrigue parfaitement nouée et l'inspiration diabolique
qui ont fait le succès de Gaston Leroux, le père de Rouletabille,
le Fantôme de l'Opéra nous entraîne dans une extraordinaire
aventure qui nous tient en haleine de la première à la dernière
ligne.
Les
extraits.
"On
questionna bien le pompier, on interrogea à nouveau le chef
machiniste, à la suite de quoi ces demoiselles furent persuadées
que le fantôme avait plusieurs têtes dont il changeait comme il
voulait."
"A
ce moment... à ce moment juste... se produisit quelque chose... j'ai
dit quelque chose d'effroyable...
...
La salle, d'un seul mouvement, s'est levée... Dans leur loge, les
deux directeurs ne peuvent retenir une exclamation d'horreur...
Spectateurs et spectatrices se regardent comme pour se demander les
uns les autres l'explication d'un aussi inattendu phénomène... Le
visage de la Carlotta exprime la plus atroce douleur, ses yeux
semblent hantés par la folie. La pauvre femme s'est redressée,
la bouche encore entrouverte, ayant fini de laisser passer "cette
voix solitaire qui chantait dans son coeur..." Mais cette bouche
ne chantait plus...elle n'osait plus une parole, plus un son...
Car
cette bouche crée pour l'harmonie, cet instrument agile qui n'avait
jamais failli, organe magnifique, générateur des plus belles
sonorités, des plus difficiles accords, des plus molles modulations,
des rythmes les plus ardents, sublimes mécaniques humaine à
laquelle il ne manquait, pour être divine, que le feu du ciel qui,
seul, donne la véritable émotion et soulève les âmes... cette
bouche avait laissé passer...
De
cette bouche s'était échappé...
... Un
crapaud !
Ah
! l'affreux, le hideux, le squameux, venimeux, écumeux, écumant,
glapissant crapaud !...
Par
où était-il entré ? Comment s'était-il accroupi sur la langue ?
Les pattes de derrière repliées, pour bondir plus haut et plus
loin, sournoisement, il était sorti du larynx, et... couac !
Couac
! Couac !... Ah l le terrible couac !
Car
vous pensez bien qu'il ne faut parler de crapaud qu'au figuré. On ne
le voyait pas mais, par l'enfer ! on l'entendait. Couac !
La
salle en fut comme éclaboussée. Jamais batracien, au bord des mares
retentissantes, n'avait déchiré la nuit d'un plus affreux couac.
Et
certes, il était bien inattendu de tout le monde. La Carlotte n'en
croyait encore ni sa gorge ne ses oreilles. La foudre, en tombant à
ses pieds, l'eût moins étonnée que ce crapaud couaquant qui venait
de sortir de sa bouche...
Et
elle ne l'eût pas déshonorée. Tandis qu'il est bien entendu qu'un
crapaud blotti sur la langue, déshonore toujours une chanteuse. Il y
en a qui en sont mortes."
Avis.
J'ai
toujours été intrigué par l'histoire du fantôme de
l'opéra, mais je ne trouvais pas ce livre dans les librairies
que je fréquentais. Puis, à une des bourses aux livres quand
j'étais au lycée, je l'ai trouvé : je n'allais pas dire non, 50
cents le livre.
Et
j'avoue avoir quand même attendu deux ans avant de le lire.
Tout
d'abord, l'avant-propos de l'auteur m'a vraiment donné le ton de ce
livre, notamment avec le titre de cet avant-propos : "Où
l'auteur de ce singulier ouvrage raconte au lecteur comment il fut
conduit à acquérir la certitude que le fantôme de l'opéra a
réellement existé". Gaston Leroux nous explique les
recherches et les résultats qu'il a entreprit sur ce personnage
intriguant.
Ensuite,
à travers ma lecture, j'ai beaucoup aimé le fait d'hésiter sur le
fait de savoir si le fantôme de l'opéra est réel ou non, si c'est
une personne physique ou non. J'avoue avoir été séduite par la
plume de Gaston Leroux tout au long du livre : habituellement, quand
ce n'est pas un roman d'Emile Zola, je déteste les longues
descriptions mais avec Gaston Leroux, ce n'est pas pareil ; il y a
quelque chose dans sa façon d'écrire qui m'a envoûté, toutes les
descriptions ont l'air "légères" et ne sont pas futiles.
Parmi
les nombreux personnages présents, il y a Raoul. C'est un vicomte
amoureux de Christine, une chanteuse d'opéra. Il s'agit d'un des
deux personnages que je n'ai pas apprécié du tout : toujours à se
mêler des affaires de Christine alors que celles-ci ne le regardent
pas. Un véritable pot de colle. Puis, il y a Christine, la femme
dont le vicomte est amoureux. J'ai trouvé cette jeune femme beaucoup
trop énigmatique : à chaque fois que Raoul veut connaitre qui est
la voix que Christine entend, soit elle s'éclipse soit elle part
dans des élans lyriques très implicites quand elle explique tout ce
qui lui arrive. C'est le deuxième personnage que je n'ai pas
apprécié du tout.
Au
fil des pages, quand Raoul et Le Persan (un homme qui semble très
bien connaitre les dessous de l'opéra) s'approche de plus en plus du
fantôme - de la voix - d'Erik -, j'ai eu l'impression que le récit
s'accélérait de plus en plus pour nous tenir en haleine jusqu'à la
dernière ligne de cette histoire.
La
fin de l'histoire d'Erik est contée à l'auteur par Le Persan
lui-même, il nous montre un homme bien vivant et très amoureux de
la jeune Christine.
Dans
l'épilogue, Gaston Leroux nous qu'après la fin du fantôme, Raoul
et Christine, ainsi que d'autres personnes, ont mystérieusement
disparu sans jamais revenir à Paris.
Dans
l'ensemble, j'ai été totalement envoûtée par cette histoire :
Gaston Leroux a réussi à m’entraîner dans la vie de l'Opéra
Garnier et dans ses dessous à la recherche de cette ombre avec une
plume extraordinaire.
Gaston Leroux / Pierre Lafitte / Le livre de Poche / 1910 / 343.
Un classique qui me tnete bien :)
ReplyDeleteIl me semble connaître le titre de nom mais sans plus. Il ne m'attire pas du tout.
ReplyDeleteIl faut que je le lise!!!
ReplyDeleteLiseuse66
Je ne savais pas qu'il y avait un livre ! Je connais la musique du film et sa reprise par le groupe Nightwish, mais tu me donnes très envie de le découvrir ! Je note tout de suite, merci pour ta chronique. :)
ReplyDeleteTout part de Gaston Leroux. La musique de Nightwish est magnifique !!
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